Je ne sais pas si c’est la même chose pour vous mais même si ça fait mal, il était et il est encore souvent plus facile pour moi d’être plus à l’aise d’entendre des critiques sur mon travail, sur moi que des compliments. Récemment, je me suis demandée pour quelles raisons le négatif est plus facile à accepter que le positif. Tout en voulant réussir, je me contente de peu pour donner raison à mes peurs. Lorsque l’on nous fait des compliments du style : « ton travail est génial », on a du mal à les accepter et simplement dire « merci ». À la place, on dit « non, mais ce n’est pas si difficile, tout le monde peut le faire… » ou bien « je peux faire mieux… » ; « dis-moi si quelque chose ne va pas ». Et on insiste pour que l’on pointe nos fautes, nos imperfections. Simplement dire « merci » est trop compliqué parce que cela signifie : accepter nos talents, nos points forts et parfois il est plus facile de rester dans le doute, dans le fait que nous ne nous sentons « pas assez », « pas suffisant », « pas capable ».
Pour moi ça a été le cas, j’avais plus peur du succès que de l’échec.
« L’échec » si je peux dire est ce que je connaissais (connais) le mieux, le "doute" est où j'étais (suis), mais réussir signifie : assumer mes forces mais aussi mes faiblesses, être félicitée, être au-devant de la scène et pour moi, c’était plus dur (et ça l'est encore). Je préférais rester dans ma zone de confort, sans rien tenter, plutôt que d'en sortir et risquer de réussir.
Quand je recevais des compliments, j’avais tendance à minimiser mes efforts, minimiser mon travail parce que je ne me sentais pas capable de réussir, d’être assez intéressante pour qu’on m’écoute, d’avoir suffisamment de choses à dire, d’être capable d’aider les gens comme j’ai été aidée. Pourtant, au fond de mon cœur, j’ai des idées, des forces, des envies, des capacités mais les libérer, les assumer, les montrer sont pour moi un combat de chaque jour.
Je n’arrive pas à faire taire le petit monstre qui ne cesse de me répéter que je ne suis définitivement « pas assez ».
Accepter les compliments signifie simplement dire « merci » lorsque l’on nous en fait. Cela veut dire s’accepter, se faire confiance et croire en nos capacités et c’est un travail de longue haleine.
Il m’est encore plus facile d’entendre et d’être d’accord avec les critiques parce que ça me ramène à quelque chose que je connais. Cela me renvoie à mes défauts, qui contrairement à mes forces, sont plus faciles à identifier et à intégrer.
Par exemple pour mon premier livre, lorsque ma sœur m’a fait remarquer qu’il restait des fautes d’orthographe dans la version publiée, la première chose qui m’est venue à l’esprit est : « comment ai-je pu penser que j’allais pouvoir écrire un bon livre ? comment moi, la fille qui a galéré à apprendre à écrire, qui faisait un nombre incalculable de fautes d’orthographe, a pu imaginer qu’elle allait réussir à écrire un bouquin sans faute ? Je ne serai jamais écrivain… » Je voulais à la fois être écrivain mais en même temps, au début, la peur de le devenir était trop présente. Il m’a fallu des années, et du temps pour grandir, du travail sur moi pour finalement accepter les compliments, qui au départ, me demandaient beaucoup d’énergie. Les premières fois, que j’entendais des gens complimenter mon travail, je ne voulais pas réellement les croire et pourtant, c'était et c'est encore eux qui me motivent pour continuer à écrire et créer. Je crois qu'il ne faut pas se contenter seulement des compliments ; il faut travailler pour les mériter et nous devons être capable de remercier la personne qui nous en fait. De plus, la critique n’est pas tout le temps négative si elle nous permet de grandir et nous améliorer.
Si on accepte la critique, il faut être capable d’accepter de la même façon le compliment parce que tout travail à ses points forts et ses faiblesses, imperfections. Du coup, ce que je fais maintenant, ce que je m’oblige à faire, est : quand je reçois un compliment c’est avant tout de dire à haute voix : « merci » et j'essaie de m’interdire de minimiser mon travail. Je me force à en parler fièrement parce que tout le monde n’écrit pas deux livres avant leurs 25 ans, même s’ils sont imparfaits. En plus, rien n'est parfait, pas vrai ?
Ensuite, en entendant des critiques, je les prends en considération mais si elles ne sont pas constructives, je m’efforce de « les laisser partir ».
Mais, les autres, celles qui m'aident à grandir, à m'améliorer, je les accepte et je fais le travail.
J'aimerais savoir ce que vous pensez des compliments et critiques et comment vous les vivez ;)
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